Sommaire :
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EEDD* la cohérence environnement évacuée
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EEDD et cohérence : tout est lié !
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Faire cohérent dans un contexte incohérent
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Pourtant c’est possible !
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Cohérence en EEDD : montrer l’exemple par sa gestion
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Cohérence en EEDD : montrer l’exemple par sa pédagogie
EEDD* la cohérence environnement évacuée
Certains s’étonneront que dans ce dossier on ne parle pas plus de cohérence environnementale. Qu’ils se rassurent. Nous n’en parlons pas autant que des autres enjeux car nous savons bien qu’aujourd’hui la plupart d’entre nous savent de quoi il retourne dans ce domaine.
Quelle structure n’utilise pas les deux faces des feuilles de papier ? Quel réseau d’acteurs de l’EEDD ne facilite pas le co-voiturage pour les déplacements de ses membres ? Et la liste des exemples de nos actions en faveur de l’environnement est si longue que nous avons choisi délibérément de ne pas la citer ici.
Bien entendu on peut faire mieux, toujours. Mais avons-nous vraiment besoin pour cela de toute une page de dossier ? Sans doute avons nous besoin de bien plus en fait. Car si dans la gestion courante de nos structures, si dans nos vies quotidiennes d’acteurs de l’EEDD, nous mettons en pratique des actions environnementales cohérentes avec à nos valeurs, qu’en est-il de nos pratiques éducatives ?
Nombre de structures du GRAINE Pays de la Loire s’accordent à dire qu’elles pourraient faire mieux en terme de pédagogie et d’exemplarité environnementale.
Ainsi on utilise bien les deux faces de la feuille de papier mais on ne fait pas les photocopies pour les groupes d’enfants sur ce genre de papier brouillon. On circule dans une voiture au gaz pour aller sur le lieu d’animation, mais on ne le dit pas au groupe avec qui on travaille une fois arrivé.
Certains cependant ont commencé à relier leurs actions environnementales avec leur discours et leur pédagogie. Ils accueillent par exemple des groupes dans un centre chauffé au bois et leur font visiter la chaudière à bois déchiqueté. D’autres travaillent autour du jardin potager et abordent en toute transparence la notion de traitements et d’économies d’eau avec les groupes accueillis.
C’est donc plus sur la communication et la pédagogie autour de nos actions environnementales qu’il faudra travailler dans l’avenir, que sur les actes au quotidien.
Alisée : extrait du dossier pour le Référentiel qualité en mars 2010
Les trois antennes de l’association sont accessibles aux transports en commun, et localisées dans des villes dotées de gares SNCF. Dès 2011, la MATP sera desservie par la première ligne de tramway d’Angers.
Au quotidien, les salariés et bénévoles de l’association sont invités à favoriser les déplacements en transports en commun :entre antennes, le transport en train est vivement recommandé,
pour des déplacements de courte distance, les déplacements à pied ou à vélo sont favorisés : l’association s’est récemment dotée de deux vélos de services mis à disposition par la ville d’Angers, et a décidé de prendre en charge le coût des abonnements annuels aux locations de vélos de courte durée (type Bicloo).
des outils sont également mis en place en vue de limiter les nombres de déplacements (réunions téléphoniques, passerelles informatiques permettant un accès aux serveurs à distance...).
l’association a également adopté des choix écologiques en terme de fournitures : les salariés utilisent presque exclusivement du papier recyclé,
à l’occasion d’événements, les éventuelles collations sont servies dans de la vaisselle lavable et réutilisable, et les membres de l’association sont incités à acheter des produits locaux et/ou issus de l’agriculture biologique.
Le jardin de Mélisse : extrait du projet éducatif
En créant ce site, l’association a mis en place des ateliers destinés à différents publics. Les thèmes abordés mettront le public en relation avec l’élément terre par la pratique de jardinage naturel, découverte d’outils respectueux de la faune et la flore. Ils doivent amener les personnes à découvrir des pratiques soucieuses de l’environnement de façons ludiques, sensorielles. De cette découverte, nous espérons amener des discussions, des échanges.
EEDD et cohérence : tout est lié !
Mais, en nous concentrant sur d’autres enjeux, social, économique et politique, nous avons pris conscience de l’interdépendance de tous ces thèmes, surtout lorsque l’on parle de cohérence.
Prenons l’exemple des emplois dans les associations d’EEDD. Créer des emplois est une belle aventure, partagée par presque toutes les associations et ce depuis de nombreuses années (en vrai : surtout avec la création des emplois jeunes en 1997).
C’est une aventure économique bien sûr : il faut trouver des finances pour créer les emplois mais aussi et surtout des finances pour les pérenniser ensuite. Bien souvent dans les premiers temps les emplois sont des emplois dits aidés. Il en existe toute une palette, avec des aides publiques plus ou moins importantes, mais souvent dégressives. Il faut donc trouver des finances rapidement si on veut garder les postes. Et là s’ancre le lien profond avec l’aspect social de l’aventure.
« Les salariés des associations d’EEDD ne sont pas des salariés comme les autres » entend-on souvent dire. Ils travaillent là car cela correspond à leurs valeurs, leurs convictions. La taille de l’association et son mode de fonctionnement les amènent souvent à être au coeur de l’activité, à en connaître tous les tenants et aboutissants. Il doit être extrêmement rare qu’ils découvrent un matin par SMS qu’un plan de redressement est en cours dans l’association. Ils sont donc conscients de la précarité qui pèse sur leur poste. Ils la vivent au quotidien, et se demandent, avec les bénévoles qui gèrent la structure, comment faire pour trouver toujours plus de financements pour sauvegarder leur emploi. Ceci crée du lien entre bénévoles et salariés, mais c’est plus du partage d’angoisse et de stress qu’il est question ici que de convivialité ! La précarité économique crée donc un stress social et ne facilite pas la gouvernance des structures.
Et oui car gérer une association avec salariés implique des responsabilités dont, sans doute, les bénévoles se passeraient bien. Et, ne maitrisant pas les moyens de la pérennité économique des associations, les bénévoles et les salariés ont-ils vraiment les moyens de la politique qu’ils voudraient ? On voit depuis quelques temps des associations licencier tout ou partie de leurs salariés voire mettre la clé sous la porte …. Ce n’est jamais de gaieté de coeur que les administrateurs bénévoles font ces choix difficiles. Mais ils n’ont pas le choix justement. Alors peut-on dès lors parler de gouvernance par rapport à cet aspect du fonctionnement de nos structures ?
L’enquête tarifs et coût de revient des actions d’EEDD en Pays de la Loire a faire ressortir quelques caractéristiques assez parlantes.
On note par exemple que le bénévolat intervient peu pendant les animations avec le public mais surtout et parfois beaucoup en amont sur la préparation des ces animations. La masse salariale représente quant à elle de 41 à 87% du budget des structures suivant le type de structure enquêtée. Moins de 50 % de ces structures enquêtées ont par ailleurs des emplois aidés, ce qui tendrait à prouver que l’on peut fonctionner avec uniquement les entrées financières directes, liées à l’activité. Cependant les recettes uniquement EEDD ne couvrent pas les charges de ce secteur. Quand ce ne sont pas les aides à l’emploi, ce sont les recettes d’autres secteurs (vente de produits, études et ingénierie) qui compensent le manque à gagner. Pourtant beaucoup de structures semblent proches de l’équilibre financier. Ce qui pèche encore c’est d’aller au delà et de se constituer des fonds propres qui permettraient de « voir venir » et ce que ce soit en recettes directes ou via des partenariats à plus long terme.
Faire cohérent dans un contexte incohérent ?
Comme on vient de le voir la précarité des structures et des personnes est une des premières réalités de nos structures associatives en EEDD aujourd’hui. Cela se traduit par une ancienneté de structure moyenne de 15 ans et surtout une ancienneté des équipes salariées et/ou bénévoles souvent inférieure à cinq ans. Le turn-over des salariés est parfois effrayant (moins de six mois dans la structure). Et les administrateurs bénévoles qui, lassés par les soucis et les responsabilités alors qu’ils étaient venus chercher convivialité et partage de valeurs, jettent l’éponge et ne veulent surtout pas y repiquer. Comment, dans un tel contexte, peut on imaginer monter et mener des actions cohérentes ?
La cohérence nécessite du temps et de la projection dans l’avenir. Les partenariats que nos structures réussissent à construire ne sont souvent qu’annuels, sur projet. Et l’idée même d’un projet pluri-annuel meurt souvent à peine effleurée car on se demande toujours si on aura l’an prochain les moyens de poursuivre dans la même direction.
L’instabilité est de toute sorte :
sociale on vient de le voir,
politique avec tous les ans des échéances électorales qui influent énormément sur nos actions, de nouveaux programmes de l’Éducation Nationale qui déterminent de nouveaux objectifs prioritaires,
économique avec des conditions de financement par trop variables - pas ou peu de conventions de subventions pluri-annuelles, de nouvelles obligations annoncées à la dernière minute (nouvelle Circulaire du 18 janvier 2010), l’arrêt inopiné d’aides à l’emploi, etc ….
Introduction (circulaire de rentrée 2010-2011)
Les priorités de la rentrée 2010 s’inscrivent dans la continuité des réformes engagées ces dernières années et en illustrent la cohérence, tout en en marquant une étape nouvelle et décisive avec la réforme du lycée et la refonte de la formation des enseignants.
Cinq principes directeurs sous-tendent les mesures concrètes mises en oeuvre à la rentrée 2010 :
* Maîtriser les fondamentaux et ancrer l’éducation artistique et culturelle
* Personnaliser les parcours scolaires
* Responsabiliser les équipes et les élèves à tous les niveaux
* Accélérer le développement du numérique à l’école
* Renforcer la politique de santé et la pratique du sportIntroduction (circulaire de rentrée 2011-2012)
Un objectif naturel s’impose à chacun des acteurs de l’École : améliorer les acquis des élèves significativement et durablement à tous les niveaux de la scolarité.
Trois lignes de force sous-tendent cette ambition :
* la priorité absolue donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux,
* la personnalisation des parcours des élèves
* la volonté d’accorder une plus grande liberté d’action aux établissements scolaires, dans le double dessein de promouvoir l’excellence et de lutter contre les inégalités.
Zoom : LE CNARE
Le Centre National d’Appui et de Ressource en Environnement a pour objet d’appuyer et d’accompagner les opérateurs du Dispositif Local d’Accompagnement - un service qui appuie et accompagne les structures dans le développement et la pérennisation de leur activité et qui produit des ressources et des outils méthodologiques. Dédié aux thématiques de l’économie sociale et solidaire et de l’environnement, le CNARE est piloté par le CLER, FNE, Réseau Ecole et Nature, TEE et UNCPIE auxquels s’associent les partenaires techniques et financiers.
L’emploi dans les associations d’environnement, un état des lieux.
Retour sur l’enquête menée par le CNARE en 2008
Des compétences professionnelles difficiles à faire reconnaître.
Poussées par les nouveaux enjeux environnementaux et les besoins croissants en sensibilisation, les associations d’éducation à l’environnement se structurent devenant aujourd’hui un secteur professionnel à part entière, avec ses réseaux, ses partenaires et ses filières de formation. Cependant cette récente émergence se confronte à un manque de lisibilité en termes de volume d’activités et cette difficulté à représenter le poids économique et sociale de ce secteur est un frein à son développement.
Les différents réseaux associatifs œuvrent aujourd’hui à faire remonter ses informations : tableau de bord, études et enquêtes du CNARE, espaces de concertation, de nombreuses initiatives sont prises aujourd’hui pour en définir les réalités et les besoins.
L’emploi, une question vive.
La fragilité du secteur associatif et son inféodation au financement publique pousse à s’interroger sur la stabilité et la pérennisation des emplois. D’où en 2008, l’étude menée par le CNARE et ses partenaires sur l’emploi dans les associations environnementales : métiers, niveaux de qualification et de formation, compétences mises en œuvre, contractualisation, sociologie des salariés, autant de caractéristiques passées au crible pour définir cette activité.
Il ressort de cette étude que les emplois dans l’environnement sont très attractifs au regard du pool très important de candidats. Les offres de formations initiales se sont développées, mais pas toujours en phase avec les besoins du marché. Cependant ces emplois sont victimes d’un turn-over important : activité saisonnière, perspective d’évolution professionnelle rare, niveau de rémunération faible… autant de problématiques significatives qui interrogent aujourd’hui les politiques managériales des structures.
Vers une plus grande cohérence dans les pratiques.
La stabilisation des emplois est une question en tension, d’autant plus importante aujourd’hui que la réduction des aides accordées aux associations, la fin des dispositifs d’emplois aidés impactent directement sur la stabilité financière des structures.
Cette précarisation prend de nouvelles formes aujourd’hui : services civiques, auto-entreprenariat, multiplication des contrats saisonniers… Autant de solutions pour pallier à court terme à cette période de crise.
La cohérence entre les valeurs portées par nos associations et nos pratiques passera par une grande réflexion, à mener avec les acteurs de terrain et partenaires, pour redéfinir la place des associations et leur rôle dans la société civile, les modes de financement et les relations partenariales pour retenir sur le long terme une politique cohérente.
A telecharger, la synthése des travaux du CNARE :
http://www.cnarenvironnement.org/spip.php?rubrique20
Pourtant c’est possible !
Malgré tous ces obstacles certaines structures de l'EEDD arrivent à avoir une gestion et une pédagogie cohérentes avec leurs valeurs et leur projet associatif.
Les projets sont ainsi de plus en plus pensés en terme de globalité, en prenant en compte non seulement l'environnement, mais aussi les aspects sociaux, économiques et politiques. L'animateur ou le chargé de mission pense aujourd'hui gouvernance partagée du projet plus que matériel nécessaire, impact sur les acteurs et publics plus qu'évaluation chiffrée, transmission et valorisation de la méthode plus que résultats financiers.
Certaines associations savent ainsi très bien mettre en cohérence leurs valeurs et objectifs avec leur mode de fonctionnement comme Bolivia Inti-Sud soleil.
On note dans l'ensemble des structures une recherche croissante de cohérence. Et cette recherche ne peut se faire seul dans son coin. De nombreuses actions de réflexion commune se mettent en place. Elle réunissent des acteurs très diversifiés car on sait quelle richesse apporte cette diversité et qu'il faut souvent dépasser ses propres limites pour tendre vers plus de cohérence, on n'apprend que des autres.
Ainsi les Ateliers développement durable et territoires, organisés depuis cinq ans par les CPIE de notre région sont un bel exemple d'action de ce type. Les derniers, dont le thème était « Accompagner la gouvernance des territoires ou quelle gouvernance pour réussir durablement ? » illustrent bien le propos de cette réflexion partagée sur des thèmes nous permettant d'accéder à plus de cohérence dans nos quotidiens de structures d'EEDD.
Bolivia Inti - Sud Soleil met en oeuvre des solutions concrètes pour répondre à des problèmes de terrain.
Chaque jour, agir un peu, ici et là-bas.
Engagée depuis 1999 dans la lutte contre la pauvreté et la préservation des ressources naturelles, l’association Bolivia Inti – Sud Soleil conduit des actions de diffusion des cuiseurs solaires et des chauffe-eau solaires dans les pays Andins.Dans les Andes la promotion des outils simples de la cuisson solaire a des impacts multiples : environnement, santé, économique, émancipation et partout les femmes disent leur bonheur d’avoir construit ce cuiseur solaire qui les aide tellement dans leur vie quotidienne.
En France grâce à l’action de tous : bénévoles, salariés, don’acteurs, adhérents, volontaires, groupes relais, le message « le soleil au service du développement » est de plus en plus connu et reconnu.Ailleurs dans le monde, et majoritairement en Afrique Bolivia Inti - Sud Soleil conduit des missions d’expertise, créée des partenariats et réunit les conditions d’un déploiement des équipements d’une cuisson combinée (solaire, économe et écologique).
Ce qui se passe au bout du monde nous concerne, il est aussi important d’améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres que de lutter contre le réchauffement climatique : l’association Bolivia Inti - Sud Soleil agit dans ces deux domaines. En effet l’utilisation du cuiseur solaire contribue également à la réduction des émissions de CO2 (1 tonne par an et par cuiseur selon le protocole international "Gold Standard").
Cohérence en EEDD : montrer l’exemple par sa gestion
Cette recherche croissante de cohérence touche autant la gestion de la structure que ses actions pédagogiques. Certaines vont jusqu’à mettre en place des démarches développement durable au sein même de l’association. En Pays de la Loire plusieurs CPIE sont ainsi engagés dans une démarche d’Agenda 21, deux structures de la FAL 44 sont labellisées CED et bien d’autres démarches dont nous ne savons rien encore.
En cette année 2011, à la veille de fêter ses 20 ans le GRAINE Pays de la Loire se lance lui aussi dans une démarche d’Agenda 21. Pourquoi ? Pas pour l’image, ni par effet de mode. Bien par souci de cohérence et parce qu’il en a aujourd’hui la maturité.
Les travaux conduits dans les différentes commissions du réseau toutes ces années ont conduit à ce constat : nous sommes prêts pour entamer une vraie démarche développement durable, pour lancer notre propre Agenda 21. Que ce soit le Référentiel régional de qualité, plus exigeant, plus contraignant, que ce soit la mutualisation en ligne des centres de ressources ou encore le tableau de bord, ces projets ne peuvent se mener qu’au sein d’un réseau qui s’interroge sur ses valeurs, son fonctionnement et sa gouvernance, au regard du développement durable. Et que dire dans ce contexte de la plate-forme d’accompagnement des établissements en démarche de DD ! Quelle cohérence pourrions nous afficher en tant qu’accompagnateurs issus de cette plate-forme si elle était portée par un réseau non engagé dans une telle démarche ?
Au delà de la rationalisation de nos déplacements, de notre utilisation de plus en plus fréquente des réutelles (réunions téléphoniques) pour limiter notre empreinte écologique, nous réfléchirons également dans le cadre de cet Agenda 21 à la pérennisation des trois postes salariés et ce dans les meilleurs conditions sociales et humaines, à notre positionnement économique dans le contexte actuel des associations, à notre mode de gouvernance et au bien-être des bénévoles qui constituent les forces vives de notre réseau.
Un beau chantier en perspective donc, un chemin vers toujours plus de cohérence, en sachant que, comme souvent dans nos projets et nos actions, ce n’est pas tant le bout du chemin qui nous intéresse le plus que le chemin lui-même.
Démarche CED de la FAL 44
Le label Citoyenneté-Environnement-Développement durable (CED) a été créé à l’initiative de la Ligue de l’enseignement. Reconnu par l’État, il est décerné aux centres d’accueil des classes de découverte, gérés par les fédérations départementales de la Ligue de l’enseignement. Pour obtenir le label CED, le centre doit être ouvert plus de 6 mois par an et la gestion de sa structure le plus en adéquation avec la démarche CED. La démarche CED, c’est une démarche de progrès en matière de développement durable. Tendre vers une gestion écologique du bâtiment est importante mais l’accent est aussi mis sur le contenu pédagogique des séjours.
L’éducation au développement durable développe un véritable travail autour de la citoyenneté : apprentissage du travail sur l’eau, tri des déchets, éducation au goût, sensibilisation au commerce équitable par diverses animations. Le tissu local (population, fournisseurs) est aussi fortement impliqué et le centre, par ses équipements sportifs par exemple, peut être au service de la population. Les animateurs s’appuient aussi sur des activités physiques de pleine nature comme l’escalade ou le canoë kayak pour sensibiliser les jeunes à l’écosystème ou aux ressources naturelles. La démarche CED apporte une véritable plus-value pédagogique au séjour. Parallèlement, le centre CED développe une gestion la plus propre et la plus durable possible en étroite collaboration avec les équipes, du personnel de cuisine aux animateurs. Il existe une cohérence entre les animations et la propre gestion d’un centre CED.
Aujourd’hui, le réseau de la Ligue de l’enseignement compte 41 centres labélisés. Une commission, composée de la Ligue de l’enseignement, des ministères de la Jeunesse et Sports, de l’Éducation nationale et de l’Agriculture, se réunit pour examiner les dossiers et agréer les centres. Le label CED est donné pour 3 ans mais les centres sont suivis tout au long de l’année.Contact : Hélène Guinot
hguinotlaligue.org
Cohérence en EEDD : montrer l’exemple par sa pédagogie
Comme il est dit dans l'édito de ce numéro « Pour être écouté il faut être crédible et pour être crédible il est nécessaire d’être cohérent. On ne peut pas prôner une chose et faire son contraire, aussi celui qui éduque à l’environnement se doit de tendre vers la cohérence. »
Dans beaucoup de structures d'EEDD aujourd'hui, la mise en pratique de cet adage n'est pas un vain mot. Les publics vont, non pas participer à l'animation ou au projet, mais en être les principaux acteurs. La pédagogie de projet est l'un des meilleurs supports pour permettre cette pédagogie différente. D'autres, comme les Petits Débrouillards Pays de la Loire, mettent en oeuvre des actions éducatives avec pour base une démarche participative.
Plus globalement la volonté commune d'aller vers plus de cohérence progresse dans tous les domaines et chez de nombreux acteurs liés à l'EEDD.
Ainsi l'Observatoire de la décision publique et la Région des Pays de la Loire lancent en 2011 une initiative originale de démarche participative.
Pour passer d'une société du « beaucoup d'avoirs pour quelques uns » à un monde du « bien vivre pour tous, ensemble, dans un environnement préservé et partagé », la population ligérienne est invitée à définir collectivement de nouveaux indicateurs de richesse au travers de débats et de contributions volontaires.
Ailleurs, dans plusieurs régions de France, des espaces territoriaux de concertation voient le jour. Dans notre région les acteurs de l'EEDD ressentent également ce besoin de concertation, de faire encore plus ensemble, et se réunissent, en plus du GRAINE, au sein de réseaux locaux dont certains vous ont été présentés en échanges d'expérience.
La convention cadre de l'EEDD a été évaluée en 2010/2011 et cela en consultant très largement les acteurs de notre territoire régional. Gageons que ce sont là les prémices d'une méthodologie de concertation plus fédératrice encore dans l'avenir.
On le comprend dès lors, le thème des 24èmes rencontres « la cohérence, entre discours et pratiques » est loin d'être un hasard car, nous le savons tous, il y a encore beaucoup de travail dans le domaine.
Pour de nouveaux indicateurs de richesse en Pays de la Loire …
L'idée est de les identifier au travers des réponses des ligériens à six questions.
AUJOURD'HUI
En Pays de la Loire, en lien avec le monde:
- Quelles sont les richesses que nous avions et que nous n'avons plus ?
- Quelles sont les richesses que nous avons et que nous n'avions pas auparavant ?
- Quelles richesses avons nous préservées ?DEMAIN
En Pays de la Loire, en lien avec le monde:
- Qu'est ce qui compte le plus ?
- Qu'est ce qui serait le plus grave de perdre ?
- Quelles richesses voulons nous transmettre aux générations futures ?
Expérience des Petits Débrouillards avec le lycée Nicolas Appert d’Orvault
A l’initiative de la Région des Pays de la Loire et du rectorat, 26 lycées ont répondu à l’appel à projets « Lycées éco-responsables ». Ces établissements se sont engagés à développer des initiatives d’éducation au développement durable, qui placent le jeune au cœur du projet, requièrent l’engagement de la communauté scolaire et articulent les dimensions pédagogique, éducative et gestionnaire.
Le lycée Appert fait partie des 26 établissements éco-responsables retenus.Dans ce cadre, nous accompagnons un groupe de 12 lycéens sur un projet de sensibilisation des cycles 3 au développement durable. Cet accompagnement s’est déroulé en 8 séances d’1 heure, sur le temps du midi, une à deux fois par semaine, à partir du 17 février.
L’objectif, pour le groupe, était de mener une animation auprès d’un public de CM2, le jeudi 07 avril 2011. Et ce fut chose faite.
Ce jour là, c’était le grand jour pour les 12 lycéens éco-responsables du lycée Appert !
Pendant une journée, ils ont proposé des ateliers pour les enfants de cycle 3 de l’école élémentaire de la Ferrière à Orvault. A travers des expériences, des maquettes, des jeux ...
les 12 lycéens ont proposé 3 pôles : eau et pollution, énergies renouvelables et commerce équitable.Jadranka-Hegic-Animatrice
apdpl.44free.fr
Dossier coordonné par Sophie Descarpentries, avec l’aide de David Bocquet