3 questions à l’Agence Française de la Biodiversité
Dans le cadre de la journée d’échange « Pour une meilleure qualité de l’eau en Pays de la Loire : comment sensibiliser et mobiliser les acteurs et le public » qui s’est déroulée en octobre 2017, Thibault Vigneron, chef du service « production et valorisation des connaissances » à la direction régionale Bretagne Pays de la Loire de l’Agence Française de la Biodiversité (AFB), a présenté le message fort porté par sa structure.
Quelle est votre mission au sein de l’AFB ?
Je m’occupe du suivi dans le temps et dans l’espace de la qualité des milieux aquatiques, en lien avec des collègues de la DREAL et de l’Agence de l’eau.
Depuis la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages (juillet 2016), on est dans une grande mutation : celle de s’occuper aussi du milieu marin et de la population terrestre, créant ainsi une vraie synergie entre différents acteurs.
En quoi consiste précisément ce « suivi de la qualité des milieux aquatiques » ?
Parce qu’ils sont tout le temps dans l’eau, nous échantillonnons les poissons ! Nous avons des réseaux de station sur tout le territoire, où les poissons fonctionnent comme des ordinateurs super perfectionnés intégrant tout ce qui se passe : polluants ou perturbations dans l’écosystème cours d’eau.
On n’a pas trouvé mieux : quand on fait des analyses chimiques, on a des chiffres qui s’additionnent ou se multiplient les uns aux autres, alors que quand le poisson meurt, ou quand on observe des déséquilibres entre les espèces (des poissons en trop grand nombre, d’autres qui disparaissent par exemple), c’est que l’on a dû dépasser les normes quelque part…
Quels messages souhaitez-vous faire passer à l’occasion de cette journée ?
Notre message porte plus particulièrement sur le fonctionnement des écosystèmes : comme dans le corps humain, on est dans un système complexe et dynamique où il y a des équilibres à respecter. A travers le poisson, nous essayons de faire comprendre ce qu’est le chemin de l’eau d’un point de vue naturel. Nous sommes dans des systèmes qui ont été très modifiés, or pour le commun des mortels, on a perdu ce qu’était un cours d’eau dans son état naturel. Ce qu’est un « fossé », une « source », le début d’un cours d’eau. Des questions pourtant très névralgiques car c’est dans la naissance des cours d’eau que rentre le maximum de pollution...
Retrouvez la synthèse de la journée ainsi que les interviews des autres acteurs sur le site du GRAINE Pays de la Loire et du PRSE3.